En Equateur, les tiques du bétail, en particulier Rhipicephalus microplus, représentent un problème sanitaire et économique majeur pour les éleveurs, surtout les petits exploitants. En plus de transmettre des agents pathogènes comme Babesia spp., elles causent des pertes importantes de productivité. L’usage abusif et inapproprié des acaricides a mené à une résistance généralisée, compliquant les stratégies de lutte et posant des risques pour la santé humaine et l’environnement.
Pour faire face à cette réalité, ce projet a pour objectif de développer et évaluer des stratégies alternatives et durables de lutte contre les tiques bovines, en particulier Rhipicephalus microplus, tout en réduisant la dépendance aux acaricides chimiques.
Pour ce faire, il adopte une approche One Health qui prend en compte les liens entre la santé animale, humaine et environnementale.
Le projet entend impliquer activement les éleveurs dans la co-construction de solutions via des recherches participatives. Il vise ensuite à tester les différentes méthodes de gestion intégrée des parasites (IPM), incluant notamment la gestion des pâturages pour limiter les habitats favorables aux tiques.
Parallèlement, des analyses de résistance aux acaricides seront menées, ainsi que des prélèvements pour évaluer l’exposition à Babesia spp..
Le projet prévoit aussi une évaluation économique des pratiques, comparant les coûts liés à l’usage d’acaricides et ceux d’approches alternatives. Des enquêtes sociologiques vont être menées pour cerner la perception des éleveurs et identifier les bénéfices potentiels à long terme.
Enfin, des ateliers et formations renforceront les compétences locales, avec un objectif de transition vers un système de gestion des tiques plus durable, plus sûr, et scientifiquement validé selon les réalités équatoriennes.
Pour les cinq années du projet, le cap est fixé pour Sophie Vanwambeke et Richar Rodriguez: "Nous travaillerons avec les éleveurs pour comprendre l’effet des modes de gestion de pâturages sur le degré d’infestation des bovins par les tiques Rhipicephalus microplus. Notre vérifierons s’il est possible d’identifier des pratiques qui peuvent être mises en œuvre au quotidien par les éleveurs pour diminuer l’infestation et diminuer la dépendance aux acaricides de synthèse dans la gestion des tiques, en préservant l’environnement et la santé. C’est l’application sur le terrain d’une approche Une Seule Santé !"