L’appui institutionnel avec l’UNSAAC, tout bénéfice pour la recherche et l’ancrage social de l’université.

L’événement Academics4Impact a consacré une session de travail aux partenariats institutionnels afin de réfléchir aux défis d’une telle collaboration. Dans un entretien avec Pauline Coppieters (ARES), Nicasio Quispe et Jim Cardenas témoignent de l’intérêt de ce type de programme pour leur université.

L’ARES met actuellement en oeuvre un appui institutionnel avec l'Universidad Nacional de San Antonio Abad del Cusco (UNSAAC), un partenaire de longue date, les premières collaborations institutionnelles (à l’époque du CIUF) ayant débutées en 2008. Dans la continuité, l'ARES a poursuivi son partenariat lors du programme d'appui institutionnel 2014-2021, suivi de l’actuel programme qui s’étend de 2022 à 2027. Au fil des années, ces divers programmes, chacun avec ses spécificités, ont véritablement contribué au développement de l’UNSAAC.

L’un des panélistes d’Academics4Impact, Nicasio Quispe Suni, professeur à la Faculté des sciences infirmières et actuel coordonnateur académique de l’appui institutionnel, a rappelé lors de cet entretien avec Pauline Coppieters en juillet 2023, que le premier programme était principalement orienté vers des initiatives dans les domaines de la santé publique, des cultures andines et des camélidés. “La contribution la plus importante de ce premier programme, nous dit-il, a été centrée autour de la formation et la recherche”.

Photo: Pauline Coppieters

Les axes du deuxième programme ont confirmé cette orientation sur la recherche, mais aussi sur l’aide apportée aux doctorants et doctorantes dans la réalisation de leur thèse et la formation de professeurs, notamment via l’appui que peut offrir le centre de développement des enseignants (CEDOC).  

Le troisième programme, qui a démarré en 2022, vise quant à lui des résultats dans quatre domaines : la recherche, le volet académique (l'enseignement), la responsabilité sociale et la gestion administrative.

Malgré des avancées notables, il reste des défis à relever pour l’université publique de Cusco ! L’un des plus importants est l’accréditation en tant qu’université. “C’est un long processus d'autorisation et d’accréditation, mais il est nécessaire pour garantir la qualité de l’enseignement”, précise Nicasio Quispe. À noter que l’université publique de Cusco bénéficie déjà d’une accréditation, il s’agit donc de renouveler cette reconnaissance.

La mission de responsabilité sociale de l’université est un autre grand défi. “Outre ses vocations d’enseignement et de recherche, une autre mission importante de l’université est la responsabilité sociale. En ce sens, le programme d’AI de l’ARES est d’un grand soutien” ajoute Nicasio Quispe.

La question de la responsabilité sociale de l'université avait déjà été examinée dans le cadre du premier programme AI de l’ARES. Des axes de recherche avaient été identifiées pour aborder cette problématique.

AI

Jim Cardenas, docteur à l’UNSAAC et en charge du volet « responsabilité sociale et interculturalité » dans le cadre de l’actuel AI, souligne "qu'au début, l'université ne collaborait qu'avec deux communautés locales, mais progressivement, ce nombre a évolué. En effet, d'autres communautés ont manifesté de l'intérêt pour le travail accompli en collaboration avec l'ARES et ont exprimé le désir de s'associer au processus”. L’UNSAAC travaille aujourd’hui sur des instruments de gestion et d’accompagnement de cette responsabilité sociale. 

Pour l’UNSAAC, le modèle proposé par l’ARES pour aborder cette question de la responsabilité sociale est différent et offre de nouvelles perspectives. C’est un modèle qui articule à la fois la recherche et l’enseignement. Ainsi, il faut comprendre cette mission de responsabilité sociale comme l’impact social de l’université sur la communauté. “Mais concrètement, comment va se manifester cet impact dans la communauté ? L’étudiant va choisir un sujet d’étude en lien avec une problématique de sa région. Il va mener son enquête avec les outils enseignés par l’université et va ensuite restituer le produit de ses recherches à la communauté” précise Jim Cardenas. La restitution des résultats d’une recherche, le produit de connaissances scientifiques élaborées par les communautés elles-mêmes in fine, est une étape clé pour atteindre cet objectif de responsabilité sociale.

L’articulation entre la région et l’UNSAAC s’est donc renforcée ces dernières années. Les indicateurs macroéconomiques et socio-économiques attestent du développement de cette région du Pérou. Si cette avancée n'est pas exclusivement attribuable à l'université, celle-ci a néanmoins apporté sa contribution en formant des jeunes étudiants et étudiantes. “Ces diplômé·es trouvent aisément des opportunités d'emploi, tant à l'échelle régionale que nationale et internationale, marquant ainsi l'impact positif de l'institution sur le marché du travail” explique Nicasio. Par ailleurs, la qualité de l’enseignement a aussi évolué positivement grâce au relèvement du niveau exigé pour devenir professeur. Jim Cardenas conclut en ajoutant que “l’université participe aussi à des projets de recherche pour le développement de la région en partenariat avec le gouvernement régional”.

Sur le plan national, Nicasio Quispe estime que l’UNSAAC participe au développement du pays. “Le nombre de professeurs a considérablement augmenté ces dernières années ainsi que la population étudiante. Cette augmentation reflète la confiance de la population envers la qualité de l’enseignement de l’UNSAAC”. Cette réputation est aussi confortée grâce à l’insertion professionnelle rapide des jeunes diplômés. Sur ce point, l’UNSAAC fait attention à former des jeunes professionnels pour répondre aux besoins de la société péruvienne.

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