L'EPHEC et son bachelier de spécialisation en Business Data Analysis : se former aujourd’hui pour diriger les données demain.

A l’heure où la data est devenue l’un des piliers stratégiques des entreprises, la Haute Ecole EPHEC se distingue parmi les établissements belges qui savent anticiper la révolution numérique. Son bachelier de spécialisation en Business Data Analysis propose un programme calibré, conçu pour apprendre aux étudiant·e·s à apprivoiser la data, à la dompter, à la comprendre, à la traduire, à l’interpréter, puis à l’activer comme moteur de décision. Pour en parler, nous avons rencontré la Directrice de la pédagogie et des programmes de l'EPHEC et une étudiante originaire de Madagascar, dipômée de ce bachelier. 

Afin de mieux saisir la structuration et les apports de cette filière d'étude, nous avons échangé avec Nadine Rouge, Directrice de la pédagogie et des programmes du secteur Business de la Haute Ecole EPHEC. Elle détaille comment le Bachelier de spécialisation en Business Data Analysis associe compétences techniques et comportementales pour former des expert.e.s capables de créer de la valeur à partir des données.

Pouvez-vous nous raconter comment est né le Bachelier de spécialisation en Business Data Analysis à l’EPHEC, figurant dans le portefeuille des Formations internationales de l'ARES ?

Nadine Rouge (NR) : "Pour retracer la genèse du bachelier de spécialisation, je mettrais en avant trois éléments. Le premier part du constat issu de notre veille continue sur l’évolution des besoins de développement de compétences. Nous avons observé dès 2017 un besoin croissant de compétences en data dans tous les secteurs d’activité, bien avant le lancement du bachelier en 2019. La révolution numérique exigeait alors que les entreprises modifient leur fonctionnement et adaptent leur modèle économique, notamment en récoltant et en exploitant les « Small Data » générées par leur activité quotidienne pour les transformer en « Smart Data » et améliorer la prise de décision.

Le deuxième élément est lié à l’accessibilité de la formation. Nous voulions créer un programme ouvert à différents profils de diplômés, pas uniquement issus du secteur business. Cela afin de développer des compétences en data dans des domaines variés, de l’ingénierie à l’agronomie, et de valoriser ces compétences dans différents contextes professionnels.

Enfin, nous avons conçu le bachelier pour répondre à la transformation digitale et aux besoins des professionnels en activité ou en reconversion. Grâce à la valorisation des acquis de l’expérience (VAE), même les personnes sans titre d’accès spécifique mais disposant d’au moins cinq ans d’expérience professionnelle ou personnelle peuvent suivre le programme. La formation vise donc les jeunes diplômé·e·s, les professionnels en reconversion et les étudiant·es internationaux boursiers de l’ARES, en leur permettant de devenir des relais ressources dans leurs entreprises grâce à l’exploitation intelligente des données."

En quoi cette formation est-elle adaptée aux besoins spécifiques des boursiers et des boursières de l’ARES, provenant d'Afrique, des Caraïbes, d'Amérique du Sud et d'Asie ?

NR : "Les personnes boursières de l’ARES recherchent une formation professionnalisante, pratique et humaine. Nous favorisons des pédagogies actives, basées sur le learning by doing, qui leur permettent de travailler sur des problématiques concrètes. L’utilisation d’outils open source comme R, SQL ou Python assure l’accessibilité des ressources sans dépendre de licences coûteuses. La formation est également conçue pour être rapidement valorisable. Les étudiant·es travaillent sur des cas réels ou des projets provenant de leur employeur dans leur pays d’origine, ce qui permet un retour sur investissement immédiat. Les cours couvrent des thématiques transversales, adaptées aux contraintes locales et aux besoins des pays partenaires, tout en développant des compétences techniques et comportementales clés, dans le respect des objectifs de développement durable."

Comment la formation a-t-elle évolué depuis son lancement ?

NR : "Nous avons lancé le programme en 2022 avec huit personnes boursières et nous accueillons désormais jusqu’à dix bénéficiaires par promotion. Dans le même temps, le nombre total d’inscrits est passé de septante-quatre à cent quarante-deux. Cette croissance permet aux étudiant·es de créer un réseau professionnel plus large et de bénéficier d’une diversité de profils. Nous avons également amélioré l’accueil, le suivi et la logistique pour les boursiers et boursières, en mettant en place un accompagnement personnalisé pour les questions administratives, médicales ou pédagogiques. Des moments de convivialité comme des petits déjeuners ont été organisés pour favoriser la proximité et la cohésion. Le rythme des études a été adapté et les partenariats avec des entreprises permettent aux étudiant·es de travailler sur des projets concrets, tout en respectant la confidentialité des données."

Quels sont les modules clés et compétences développées dans ce bachelier pour les personnes boursières de l’ARES ?

NR : "Les modules principaux portent sur la visualisation de données et la création de tableaux de bord pour améliorer, soutenir, la prise de décision, les statistiques appliquées et l’analyse prédictive, ainsi que les fondamentaux de l’IA ainsi que des bases de données via SQL, ETL, Python et R. La gestion de projet est également une compétence clé, permettant aux étudiant·es d’acquérir des compétences transférables tout au long de leur carrière."

Comment les projets réels et études de cas sont-ils intégrés à la formation ?

NR : "Chaque travail de fin d’études doit être une résolution concrète d’une problématique réelle, souvent fournie par l’employeur ou une entreprise partenaire. Les étudiant·es bénéficient de l’accompagnement d’un coordinateur et peuvent accéder aux données nécessaires dans le respect des règles de confidentialité et du RGPD. Les enseignant·es, expertes  et experts pour la plupart issus des milieux professionnels, permettent de relier la théorie à la pratique et offrent aux étudiant·es une immersion réelle dans le monde professionnel."

Quelle est la reconnaissance de ce diplôme sur le marché du travail, en Belgique et à l’international ?

NR : Le diplôme de l’EPHEC est une réelle opportunité pour notre public. L’établissement dispose de l’autonomie d’évaluation de la qualité des bacheliers professionnalisants depuis 2023, ce qui garantit une reconnaissance officielle. À l’international, nous collaborons avec plus de deux cents partenaires et avons obtenu le Seal of Excellence de l’Alliance de l’Université Européenne. Les projets menés avec ces partenaires, locaux ou internationaux, permettent aux diplômé·es de valoriser immédiatement leurs compétences dans leur pays d’origine."

Pouvez-vous donner des exemples de diplômés boursiers.ières pour lesquels ce bachelier a ouvert des opportunités professionnelles concrètes ?

NR : Oui, je mentionnerais par exemple Antsa Raharimalala, étudiante malgache diplômée avec grande distinction, qui témoigne de l'impact du programme Business Data Analysis sur le développement de son parcours professionnel et personnel. Je pense aussi à Antoine Woody, informaticien originaire d’Haïti. Il a pu devenir Data Engineer après sa diplomation grâce à la bourse de mobilité de l’ARES et aux compétences acquises. Plusieurs autres diplômé·es ont également obtenu des responsabilités supplémentaires dans leurs entreprises, témoignant de l’impact concret de cette spécialisation.

Au-delà des compétences techniques, quels sont les bénéfices humains observés chez les étudiants boursiers.ières ?

NR : Les boursiers.ières vivent pleinement les valeurs de l’EPHEC : ambition, intégrité, responsabilité, autonomie, imagination et bienveillance. Iels développent des compétences comportementales durables, comme la résolution de problèmes complexes, la collaboration et le réseautage professionnel. La formation leur permet de se réaliser pleinement, tout en respectant la différence et en participant à une communauté d’apprentissage engagée. Ces bénéfices humains sont aussi précieux que les compétences techniques dans un monde en transition économique, écologique, sociale et numérique.

PORTRAIT 

Parmi celles et ceux qui incarnent cette nouvelle génération d’analystes, Antsa Raharimalala fait figure d’exemple. Originaire de Madagascar, elle a rejoint la Belgique et Bruxelles grâce à la bourse de Formations internationales de l'ARES, au terme d'un processus de sélection très compétitif. 

Déterminée à se spécialiser dans un domaine encore peu accessible dans son pays et consciente de l’écart entre les besoins croissants en data et l’offre de formation locale, elle a vu dans ce programme une opportunité unique. Au fil de son année de formation, elle a découvert un cursus exigeant, fondé sur l’analyse, la visualisation de données, la modélisation et l’intelligence décisionnelle, autant de compétences aujourd’hui recherchées par les entreprises européennes et africaines.

Mais au-delà des savoirs techniques, Antsa retient surtout l’ouverture internationale et l’expérience humaine qui ont marqué son parcours. Au sein d’un environnement multiculturel, elle a puisé dans la diversité, l’entraide et le dépassement de soi pour avancer.

Aujourd'hui diplômée (avec grande distinction) de l'EPHEC,  elle témoigne à quel point cette spécialisation peut transformer la trajectoire d’étudiant·es venu·es de Madagascar ou d’ailleurs, leur offrir de nouvelles perspectives et devenir un véritable tremplin vers une émancipation professionnelle et personnelle.

Antsa Raharimalala

Pouvez-vous brièvement décrire votre parcours avant votre arrivée à l’EPHEC ?

Antsa Raharimalala (AR) : « Avant de rejoindre Bruxelles, j’avais obtenu un Master en Macroéconomie et Économie Publique et j’ai travaillé plusieurs années comme Quality Analyst dans une compagnie d’assurance à Madagascar. J’y manipulais déjà des données : collecte, nettoyage, analyse, audits, mais tout se faisait sur Excel, de manière chronophage, avec des données souvent mal structurées. Très vite, j’ai constaté les limites du traitement manuel, ce qui m’a donné envie d’aller plus loin et de développer de vraies compétences en data. »

Pourquoi avoir choisi la spécialisation Business Data Analysis de l’EPHEC ?

AR : « À Madagascar, il existait très peu de formations dédiées à la data, et aucune ne combinait véritablement business et analyse de données. Il y avait des cursus purement informatiques, d’autres en économie, mais rien qui articulait les deux pans, alors que c’est exactement ce dont les entreprises manquaient : des profils capables d’associer vision business et outils d’analyse modernes. Après mes recherches, l’EPHEC s’est imposée comme le meilleur choix : une école réputée pour ses formations très pratiques et adaptées au monde professionnel. Pour moi, c’était une suite logique après mes études en économie, et une réponse directe aux manques du contexte malgache. »

Quelles compétences techniques la formation vous a-t-elle apportées ?

AR : « Avant l’EPHEC, je maîtrisais Excel, quelques bases de statistiques et d’économétrie. Pendant la formation, j’ai appris à utiliser Python, R, SQL et tout ce qui touche au data engineering et ETL (Extract – Transform – Load). J’ai découvert la visualisation de données avec Power BI et QlikView, les bases du machine learning, mais aussi les enjeux de gouvernance et d’éthique de la data. Cela m’a particulièrement marqué car à Madagascar, cette dimension légale et éthique de la donnée était quasiment absente. La formation ne fait pas de nous des experts en un an, mais elle pose des bases solides, une vraie culture technique et donne envie de se perfectionner. »

Avez-vous pu appliquer ces compétences dans votre travail de retour à Madagascar ?

AR : « Oui, très rapidement. J’ai été recruté comme Business Analyst dans une entreprise technologique, où j’ai conçu des Dashboard, géré des analyses pour des clients, construit des pipelines de données en SQL. J’ai aussi collaboré avec mon ancienne compagnie d’assurance sur des projets de digitalisation, notamment la création de chat bots, d’outils internes, et la résolution d’un vrai problème de centralisation des données qui était précisément le thème de mon travail de fin d’études (TFE) à l’EPHEC. J’ai pu mettre en œuvre ma solution sur place, ce qui a été extrêmement valorisant. »

Quels obstacles avez-vous rencontrés en revenant au pays ?

AR : « La reconnaissance du diplôme n’a posé aucun souci, elle a été immédiate. Les défis étaient surtout liés à l’infrastructure : une connexion internet parfois limitée, une culture data encore très centrée sur le papier et sur Excel, et une certaine résistance au changement, notamment chez les personnes habituées aux méthodes manuelles. Cela a ralenti la numérisation, mais la formation m’avait préparé à travailler avec des données imparfaites et à adapter les solutions aux réalités locales. »

Quel type de poste visiez-vous après la formation, et comment le diplôme a-t-il été perçu sur le marché ?

AR : « Je visais absolument un poste dans le secteur technologique. Cela s’est concrétisé très vite puisque j’ai trouvé un emploi de Business Analyst, spécialisé data, en moins de deux semaines après mon retour. Le diplôme EPHEC rassure les employeurs. D’ailleurs, aujourd’hui, je travaille en Hongrie et la certification obtenue valorise mon profil : elle atteste de compétences concrètes et reconnues sur le marché. »

Quels bénéfices humains et personnels retenez-vous de cette formation ?

AR : « Ce parcours m’a appris l’autonomie, la rigueur et la confiance. Préparer et défendre un travail de fin d’études m’a permis de mieux structurer ma pensée, d’argumenter et de présenter des projets, des compétences que j’utilise tous les jours dans mon métier. J’ai gagné en assurance, en esprit d’analyse, et surtout en audace pour entreprendre et envisager de nouveaux défis. »

Que diriez-vous à un étudiant qui hésiterait à postuler à l’EPHEC ?

AR : « Je lui dirais que c’est une expérience qui change une vie. La Belgique est un pays magnifique, Bruxelles est une ville ouverte et accueillante, et l’EPHEC offre un cadre d’apprentissage exigeant mais passionnant. Toutes les compétences acquises sont immédiatement applicables. Pour moi, cette année a été “life changing”, une expérience qui m’a transformé professionnellement et personnellement. C’est une chance inédite de gagner en compétences, d’ouvrir ses horizons et d’apprendre à croire en soi. Si vous pouvez tenter l’aventure, saisissez-la sans hésitation. »

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