Depuis près de 20 ans, des équipes de chercheur·es belges francophones et néerlandophones, accompagnées de collègues de pays partenaires, associent leurs expertises pour produire des études et prodiguer des conseils sur les enjeux cruciaux de notre époque et identifiés comme importants pour la coopération belge au développement. Ces collaborations scientifiques inédites, d’une extrême richesse, constituent l’une des plus grandes réussites de la coopération académique belge.
Le 27 mai 2025, lors de la seconde édition du Joint Steering Committee du Policy Supporting Programmes, les coordinatrices et coordinateurs de ces études se sont réunis pour faire le bilan des recherches en cours portant sur le climat, la paix et la protection sociale, et impliquant différentes équipes de recherches africaines. Ce bilan, présenté aux partenaires et aux autorités belges (Ministères des affaires étrangères et Direction générale de la coopération au développement), a été l’occasion d’échanger des informations sur l'avancement des études, les bonnes pratiques et les défis à relever, tout en favorisant l'apprentissage mutuel et la coordination au sein du programme.
Cette réunion s'est articulée en deux moments forts. Tout d’abord, les trois équipes de recherche des PSP CLEAR (Climat et environnement), PSP SPRING (Protection sociale, croissance inclusive et inégalités) et PSP REFRACT (Fragilité et résilience) ont successivement présenté les différentes activités (études, conférences, publications) de leurs programmes et ont exposé leurs priorités pour l'année à venir. Ensuite, deux sessions de brainstorming interactives ont été organisées afin de renforcer les liens entre les chercheur·es et les partenaires, dans le but de soutenir l'objectif global du PSP : mener des recherches pertinentes pour les politiques qui comblent le fossé entre la science et la société.
Donner de la visibilité aux résultats de la recherche
Comment mieux communiquer les résultats de recherche et comment partager le plus efficacement possible les expériences menées essentiellement en Belgique, au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Rwanda et en République démocratique du Congo, ont aussi été les deux questions qui ont mobilisé les chercheur·es et les acteurs politiques pour répondre aux attentes.

A titre d’exemple, Tom De Herdt (UAntwerp) et Francine Iragi Mukotanyi (Université Catholique de Bukavu), impliqués dans le projet de recherche SPRING sur la protection sociale, estiment que la Belgique dispose de leviers pour faire bouger les lignes et influencer les politiques nationales en RD Congo, par exemple. « La Belgique peut jouer un rôle important sur la scène internationale. Ce n’est pas parce que virtuellement tous les opérateurs économiques en Afrique centrale se retrouvent dans l’économie informelle qu’il n’y a pas de liens avec le système économique global : ceux-ci sont établis par exemple via les chaînes de valeur ou encore via la construction des infrastructures publiques, utilisées par les grandes entreprises multinationales opérant dans la région. Au final, ce système global dont nous profitons tous est établi et rendu opérationnel en partie grâce à de la main d’œuvre sous-payée et/ou opérant dans des conditions très précaires. Dans les recherches menées dans le cadre de SPRING, nous expliquons cette nécessité pour les pays les plus riches comme la Belgique, d’intervenir dans le renforcement de la protection sociale, soit par la voie de la régulation des chaînes de valeur ou des systèmes de sous-traitance, soit en appuyant les acteurs publics locaux dans leurs efforts d’organisation de l’action collective des travailleurs, ou encore, en accompagnant la mise sur pied des systèmes de protection sociale ».
Quant à l’implication d’équipes de recherche constituées dans les pays partenaires, elle est pleinement justifiée pour garantir des points de vue différents, des expertises différentes et pour produire des analyses aussi complètes et pertinentes que possible.
Pour Lassané Yaméogo (CNRST-Ouagadougou), partenaire burkinabè du projet REFRACT, sa « contribution consiste à faire en sorte qu’il y ait une meilleure connaissance des contextes afin de pouvoir évoquer le concept « fragilité et résilience », en tenant compte des situations concrètes sur le terrain. Le Burkina, le Mali, le Niger et le Sahel de manière générale sont effectivement ancrés aujourd'hui dans un contexte de fragilité mais aussi de résilience. Notre présence sur le terrain nous permet d’apporter un éclairage spécifique pour mieux comprendre la situation et compléter les études de cas. C'est l'un des enjeux la participation des chercheurs locaux à ce programme ».
Leonard K. Mubalama, chercheur à l’ISDR Bukavu, est aussi pleinement impliqué dans une série de recherches sur le climat et l’environnement, dans le cadre du projet CLEAR. « Nos contributions sont à la fois académiques et opérationnelles, garantissant la pertinence, l'appropriation et la durabilité des résultats du projet dans le contexte des pays du Sud. Nous contribuons aux volets recherche, renforcement des capacités, formation et mentorat, mais aussi au renforcement des capacités institutionnelles locales. En assurant la diffusion des résultats à l’échelle locale, nous contribuons à la sensibilisation et à l'engagement politique. Enfin, nous apportons un soutien opérationnel et logistique en facilitant l'accès au terrain et en veillant à la sécurité des chercheur·es, en liaison avec les autorités locales ».
En savoir +
N’hésitez pas à consulter les sites web des trois programmes et leurs réseaux sociaux :
PSP CLEAR :
PSP SRING
- Site web
PSP REFRACT