Rapports d'évaluation annuels : évaluer dans le contexte de la coopération

L’évaluation de la coopération au développement est fondée sur des principes de transparence, notamment dans l’allocation des ressources financières ; de redevabilité envers les bailleurs, les parties prenantes et les citoyen·nes ; ainsi que d’apprentissage continu en vue d’améliorer la portée transformatrice  des interventions. Ses instruments sont définis au niveau international (Organisation des Nations Unies, Organisation de Coopération et de Développement Économiques , etc.) et appliqués à toutes les actrices et acteurs de la coopération des pays qui font partie de ces organisations internationales.

A l’issue de chaque période annuelle, les responsables des projets sont amenés à :

  • Mesurer l’évolution de leurs projets par le suivi d’indicateurs objectifs et quantifiables ;
  • Autoévaluer des critères spécifiques comme l’efficacité, l’efficience, la pertinence, la cohérence, la durabilité ainsi que la contribution des interventions aux enjeux de genre et d’environnement ;
  • Formuler des leçons apprises qui pourraient être utiles à l’amélioration de nos propres interventions ou à celles d’autres organisations.

Pour l’ARES, un nouveau programme et de nouvelles approches

Le nouveau programme quinquennal de l’ARES se base sur un nouveau cadre logique, de nouveaux indicateurs quantitatifs et qualitatifs et une organisation des activités par instruments plutôt que par pays. Il est également beaucoup plus complexe en termes de suivi. De nouvelles formes de récolte d’information ont été créées, et parmi celles-ci, de nouveaux questionnaires pour les personnes boursières, des ateliers participatifs avec les parties prenantes et les équipes ARES pour enrichir les leçons apprises, ainsi que l’amélioration de la communication des résultats d’évaluation vers les parties prenantes…

Et que donne cette première année ?

Le suivi annuel montre qu’au niveau des scores, les résultats sont globalement très bons. Cependant, un effort conséquent reste à réaliser dans le domaine du genre et de l’environnement : ces thématiques, même si elles sont parfois le cœur des projets (préservation de la biosphère, droit des femmes, lutte contre les changements climatiques…), sont en effet trop peu développées dans l’ensemble des instruments.

Les résultats des enquêtes réalisées auprès des personnes boursières juste après leur mobilité et un an après pour les programmes de mobilité et de formations internationales ont permis de mieux connaître leurs profils, leurs conditions d’accueil et de comprendre les changements induits par leur expérience de mobilité, notamment en termes de renforcement des compétences dites « douces ». En effet, nombre de compétences non liées directement à leurs parcours académiques entrent en lice dans les expériences de mobilité. Sans grande surprise, ce sont les compétences interculturelles – esprit critique et ouverture d’esprit - qui ont été le plus mises en avant, mais aussi une plus grande prise d’initiative et un plus grand impact professionnel au retour de leur expérience en Belgique.

Du côté des appuis institutionnels (AI), un nouveau rôle, qu’on pourrait qualifier de Hub, est apparu pour les établissements partenaires : il se confirme qu'au fil du temps, les AI constituent souvent des relais solides pour l'implémentation de partenariats académiques internationaux. Ils sont à la base de collaborations multiples, sont source de réseautage entre établissements avec le Nord et le Sud, servent de relais de communication ou de source de renforcement de compétences pour d'autres… On constate ainsi que la formation continue et les leçons apprises des programmes précédents permettent de consolider les compétences des équipes locales qui deviennent à leur tour des appuis au renforcement des compétences d'autres personnes ou organisations, dans des collaborations internationales et régionales.

Quant aux 78 projets de développement, de recherche et de formation Sud en cours en 2022-23, ils ont généré de nombreuses leçons apprises sur les partenariats, la recherche, la valorisation des résultats ou la qualité de l’enseignement, mais aussi sur la mise en œuvre et le suivi de projets de coopération académique. Parmi ces enseignements, on relève l’importance du rôle des partenaires de la coopération non-académique qui permettent de créer rapidement un environnement de formation et de recherche bien ancré dans les réalités de terrain, ainsi que la dissémination efficace des résultats. De nombreuses pratiques pour la gestion des partenariats sont également partagées, telle que la création de team buildings en début de projet pour faciliter la cohésion, l’élaboration de cadres clairs de collaboration, la création de binômes d’enseignants par thématiques, ainsi que des conseils pour l’implication de toutes les parties prenantes dès les prémisses du projet.

 

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