Globalement, l’offre de soins en santé mentale est très insuffisante au Burundi, comme dans beaucoup d’autres pays d’Afrique. Actuellement, les soins psychiatriques au Burundi se déroulent dans des asiles. Mais ces soins sont peu accessibles et ne permettent pas aux patient·es de construire un réel projet de vie soutenu par la communauté.
Selon une enquête menée en 2019, 64% de la population burundaise présenterait un mal être psychologique. Trop peu de ces personnes souffrant de troubles psychiatriques arrivent jusqu’aux services de santé et, bien souvent, ceux qui y arrivent le font trop tardivement. Ceci s’explique par différents facteurs. D’abord, il n’existe qu’un seul centre neuropsychiatrique de référence. Ensuite, les patient·es et leur famille ne connaissent pas la santé mentale, et, enfin, les habitudes d’emmener les personnes malades vers les centres de prières ou les tradipraticiens persistent.
Pour Cécile Leroy, coordinatrice, "ce projet va pouvoir donner une place dans la société burundaise aux personnes qui souffrent de troubles psychiques. La première phase du projet consiste à analyser le profil occupationnel de ces personnes et la réalisation de leurs rôles sociaux. La réhabilitation psychosociale est une approche humaniste, nous donnons la parole aux patients et nous pensons qu’à terme, ils seront capables de gérer leur maladie malgré les nombreux obstacles environnementaux qui se présentent à eux sur le chemin du rétablissement."
Ce projet permettra de profiter de l’expérience de chaque partenaire pour construire un modèle de réhabilitation communautaire théorique correspondant au contexte de soin local burundais.
À long terme, les initiateurs de ce projet espèrent voir le nombre de rechute et donc d’hospitalisation diminuer et la qualité des soins augmenter.
- Étude de base sur l’état actuel de la réhabilitation communautaire des personnes ayant un parcours psychiatrique ;
- Création d’un guide de réhabilitation à destination des prestataires de soins des patient·es et des familles ;
- Deux ateliers de construction du contenu de la formation des professionnel·les et de sensibilisation des étudiant·es ;
- Formation des futurs formateurs·trices du certificat et du coordinateur·trice du réseau de réhabilitation ;
- Création d’un lieu d’échange sur la réhabilitation en dehors des murs de l’hôpital.
