Regards croisés, quand les jeunes belges et congolais déconstruisent les préjugés

Regards croisés est une exposition de photos et de caricatures illustrant et déconstruisant une série de préjugés sur l’Afrique et l’Europe.

Comment la jeunesse de Bukavu perçoit-elle la vie en Belgique et, plus largement, en Europe ? Quelles sont les impressions des jeunes belges sur la réalité du quotidien en RDC ? Pour le savoir, place à la rencontre et à la découverte de l’autre en séjournant dans son pays… Place à l’observation et au dialogue entre les jeunes pour découvrir la réalité et déconstruire certaines idées reçues et préjugés.

Grâce au financement de l’ARES, cette rencontre entre les étudiant·e·s de l’IHECS  et de l’Université catholique de Bukavu a pu avoir lieu en avril 2022 et donner naissance à un workshop photo et à cette exposition.

« Pendant une semaine, nous avons confronté nos visions respectives de l’Europe et de l’Afrique, explique Sendy Adams, étudiante du Master en Animation socioculturelle et éducation permanente (ASCEP). C’était très enrichissant. Nous nous sommes rendu compte que les médias, mais aussi l’enseignement, peuvent tronquer la réalité. En Afrique, l’Europe est présentée comme un petit paradis, or la pauvreté y est présente, et même la guerre aujourd’hui. C’était humainement très fort. Tout le groupe a bénéficié d’un workshop photo animé par Caroline Thirion, une photographe belge séjournant à Kinshasa. De son côté, le caricaturiste congolais Kayene a observé nos échanges  et en a tiré une série de caricatures illustrant nos préjugés et nos désillusions. Au terme de cette semaine, je retiens un mot : déconstruction. »

Pour Mélanie Lalieu, Présidente du Master ASCEP, « ces initiatives financées par l’ARES permettent de proposer des expériences complémentaires à ce qu’un établissement peut offrir à travers son enseignement. « Cela ouvre des horizons et cela va marquer chaque étudiant·e dans sa vie personnelle et professionnelle, à moyen et à long terme. Ce genre de rencontres entre jeunes de deux continents génère une prise de conscience. Humainement, nous avons aussi  été marquées par la démarche très pédagogique de Kayene. Sur le plan professionnel, à travers le dossier administratif rentré à l’ARES, les jeunes ont aussi été confrontés au montage de projets, étape fréquente pour aller chercher des financements. »

« Nous avons réussi à monter parallèlement un microprojet et un projet de sensibilisation, complète Sophie Henrard, Coordinatrice du département International Exchanges à l’IHECS. Ici, tout se croise : formation de la communauté étudiante et sensibilisation d’un public plus large. Le résultat est une exposition associant les travaux des étudiants, les caricatures du talentueux Kayene et les photos de Caroline Thirion, extraites de son travail « Kin la nuit ». Une fusion de talents multiformes que nous espérons présenter prochainement à Bukavu. » 

IHECS

Pour sa part, le Recteur de l’Université catholique de Bukavu, Kanigula Mubagwa, estime que « c’est un privilège de bénéficier de tels échanges. C’est une ouverture sur le monde. J’ai trouvé mes étudiants épanouis par leurs rencontres et par la qualité du dialogue avec les jeunes belges. Sur le plan technique, en photo et en informatique, ils ont également énormément appris et c’est très utile pour eux qui se destinent à la communication et au journalisme en RDC. Idéalement, le séjour pourrait être plus long. Pour que l’expérience des  regards croisés soit complète, nous espérons aussi pouvoir accueillir les jeunes belges à Bukavu dans un avenir proche. »

En savoir + 

  • Découvrez l'interview d'Yves "Kayene" Kulondwa, journaliste et caricaturiste en RD Congo. Il y parle de la réalité de son métier et évoque la déception de la jeunesse de son pays face à la migration. A découvrir sur l'Instagram de Mamouth Médias
  • Visitez le site web de Caroline Thirion pour découvrir la variété de son travail de photographe, en RD Congo notamment. 

 

Lire aussi