Mieux comprendre les formes les plus sévères de la malaria

Analysis and management of patients with distinct clinical presentations of malaria
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Des formes graves de paludisme, sources élevées de morbidité et mortalité, constituent un problème de santé majeur dans les pays africains, tandis que les porteurs asymptomatiques constituent une source de réinfection des populations après les campagnes préventives et curatives visant à éliminer le Plasmodium. En plus de facteurs génétiques, tant au niveau de l'hôte que du parasite, ces différentes formes cliniques dépendent de caractéristiques de la réponse immunitaire dirigée contre le parasite. En effet, de fortes réponses inflammatoires conduisent à une immunopathologie et à une maladie sévère, tandis que des réponses immunitaires anti-parasitaires insuffisantes empêchent l'élimination de Plasmodium chez les porteurs asymptomatiques. La modulation de ces réponses immunitaires a été associée à des co-infections par des helminthes, qui peuvent influencer la composition du microbiote intestinal. De manière intéressante, les formes cliniques de la malaria ont aussi été associées avec cette composition de la flore intestinale, celle-ci pouvant également être influencée par les habitudes alimentaires.

L’objectif de ce projet sera dès lors d’améliorer la gestion des formes cliniques problématiques au Rwanda, en fonction de leurs relations avec l’environnement.

Pour atteindre cet objectif, trois études cliniques impliquant des populations cibles distinctes permettront de vérifier l’hypothèse selon laquelle une relation de cause à effet peut être établie entre la co-infection par helminthes et/ou le régime, la composition du microbiote intestinal, le microenvironnement immunitaire et les formes cliniques de l'infection par le Plasmodium (formes sévères ou portage asymptomatique). Si elle peut être établie, cette relation de cause à effet pourra être ciblée pour la prévention de la maladie sévère ou pour le dépistage et le traitement des porteurs asymptomatiques.

Les résultats de ces études seront diffusés à la communauté scientifique et seront communiqués aux autorités sanitaires, aux agents de santé et aux communautés. Leur modélisation spatio-statistique apportera un outil permettant aux autorités de santé de mieux cibler leurs campagnes de diagnostic et de prévention.

Enfin, grâce à la formation de quatre doctorants, le projet contribuera au renforcement des capacités de recherche du Rwanda dans les domaines des maladies infectieuses et de l’immunologie.

Principales activités
  • Etude clinique sur les formes sévères de malaria ;
  • Etude clinique sur les porteurs asymptomatiques ;
  • Modélisation et transfert de connaissances vers les publics concernés ;
Thèses de doctorat

Doctorants supportés directement par le projet

  • Impact of nutrition on the outcome of malaria infection – Par Aline Uwimana – Promotrice Nord : Amandine Everard (UCLouvain) – Promotrice Sud : Aline Umubyeyi (University of Rwanda) ;
  • A holistic spatial modelling of malaria risk through the integration of occurence data, human livelihoods and environmental conditions – Par Joseph Tuyishimire – Promoteurs Nord : Sophie Vanwambeke et Jean-Paul Coutelier (UCLouvain) – Promoteur Sud : Elias Nyandwi (University of Rwanda) ;

Doctorants supportés indirectement par le projet

  • Contribution to the study of molecular epidemiology of malaria, drug resistance and anti-plasmodium immune response among Rwandan population – Par Ella Larissa Ndoricyimpaye – Promoteur Nord : Jean-Paul Coutelier (UCLouvain) – Promotrice Sud : Nadine Rujeni (University of Rwanda)
  • Relationships between parasite infections and gut microbiota: experimental models and clinical study : Jean d'Amour Mutoni (via bourse de l’UCLouvain) – Promoteurs Nord : Jean-Paul Coutelier et Patrice Cani (UCLouvain) - ) – Promotrice Sud : Nadine Rujeni (University of Rwanda)

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