Ce 25 novembre 2024, Benoît Haut (ULB) a présidé sa dernière Commission de la coopération. En poste depuis octobre 2019, il a, entre autres, animé près d’une soixantaine de réunions de commission.
Le mandat de Benoît Haut est assurément marqué par deux temps forts, la rédaction du Programme de coopération 2022-2027 avec l’ensemble des actrices et acteurs concernés, dans les établissements et au sein de l’ARES, mais aussi la gestion de toutes les interventions durant la pandémie du COVID-19.
Mais il a également imprimé sa marque en soutenant l’évolution de nombreux enjeux significatifs pour la coopération académique.
Dans son mot de remerciement, Laurent Despy, l’Administrateur de l’ARES, a souhaité mettre en avant l’investissement et la motivation de Benoît Haut à exercer ce mandat. « Benoit est une personne extrêmement rigoureuse et qui a une vision pour la coopération académique. Au nom de tout le personnel de l’ARES, je veux le remercier pour la qualité de son travail, mais aussi son ouverture et la gentillesse dont il a fait preuve pendant tout son mandat.»
Dans un entretien qu’il nous a accordé, Benoit Haut dresse le bilan de son mandat et pointe certains éléments essentiels à inscrire à l’agenda du futur président de la Commission, Eric Haubruge (ULiège), qui prendra ses fonctions en décembre prochain.
Comment doit se développer la coopération académique dans les prochaines années ?
Au cours des cinq dernières années, au sein de la commission et en collaboration étroite avec la Direction de la coopération, nous avons réalisé un travail conséquent visant à solidifier les bases de notre politique de coopération, à définir des processus clairs et transparents d’appels et de sélections de projets et à réfléchir à notre identité ainsi qu’à nos valeurs. Je salue ce travail réalisé collégialement et qui s’exprime pleinement dans l’actuel programme de coopération.
Disposant de ces bases, le travail qui est à effectuer à présent est de prendre un peu de hauteur sur la coopération académique et certaines questions transversales.
Tout d’abord, je pense qu’une réflexion doit avoir lieu sur les bourses : quel type de bourses doit délivrer l’ARES ? Quelles sont les composantes et les objectifs poursuivis par ces bourses ?
La réflexion doit aussi se poursuivre sur la thématique du genre. A l’heure actuelle, nous avons toujours une minorité de boursières. Nous avons mis en place diverses mesures pour tenter de favoriser la participation des femmes. Il faut à présent analyser si cela porte ses fruits et, si c’est nécessaire, de continuer à développer notre politique en la matière.
Nous nous questionnons aussi sur la nature de notre approche partenariale. Sans ambiguïté, le titre de notre programme évoque le renforcement mutuel des capacités dans le cadre de partenariats équitables. Comment définir et évaluer cela ? Comment s’assurer que les projets que nous menons soient conformes à cet objectif et soient profitables à l’ensemble des parties prenantes ?
Après 5 ans à la présidence de la commission, votre regard sur le monde de la coopération a-t-il évolué ?
En cinq ans, et même si j’avais déjà une expérience dans la coopération, j’ai découvert un monde nouveau, avec sa manière de fonctionner, sa propre terminologie.
Ce qui m’a marqué, c’est la diversité des personnes avec qui j’ai pu échanger et avec qui j’ai pu apprendre. J’ai également apprécié la diversité des approches de travail et des thématiques.
Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai changé de point de vue mais, par rapport à une vision de la coopération que l’on décrit souvent comme interventionniste ou court-termiste, j’ai découvert une coopération orientée sur une option ‘toutes disciplines’, au service du renforcement des capacités des personnes, des équipes et des établissements, dans une logique de liberté académique affirmée.
Que souhaitez-vous mettre en évidence au terme de ce mandat de 5 ans ?
L’élément fort que je retiens, c’et la diversité des personnes rencontrées, des approches ainsi que la richesse de l’expertise que nous avons dans les établissements de la FWB. Combiné à une approche fédératrice, cela donne une coopération académique efficace. Clairement, ma vision de la coopération était plus restreinte il y a cinq ans qu’elle ne l’est aujourd’hui.