Depuis 2015, le Burkina Faso connaît une aggravation de l’insécurité interne. Pour y faire face, le gouvernement burkinabè compte sur la participation des populations à la mise en œuvre d’une police de proximité.
La politique de développement local, basée sur la décentralisation juxtaposée à la déconcentration, implique la participation citoyenne qui, dans le secteur de la sécurité nationale, est toutefois complexe à mettre en œuvre. Trois écueils ont été identifiés:
- l'existence d'une pluralité d'acteurs peu ou pas coordonnés,
- l'absence d'une prise en compte des spécificités territoriales et
- l’absence d’une organisation appropriée de la communication et de l’information impliquant un défaut d'adhésion et de mobilisation des populations.
Le projet entend se centrer sur le service public qu'est la sécurité et l'aborder dans son contexte de mise en œuvre inclusive et territorialisée à l'échelle communale. Il s’inscrit dans la démarche actuelle de la politique de sécurité nationale du gouvernement axée sur la satisfaction des besoins vitaux des populations et sur une approche communautaire.
Pour Fabienne Leloup (UCLouvain) et Bouraïman Zongo (Université Joseph Ki-Zerbo), "le projet vise à comprendre la sécurité en tant que service public au profit et activé par les populations ainsi que ses acteurs tant publics, associatifs que privés. Croiser les savoirs et les méthodes de la sociologie, des sciences politiques et de la communication permet d’appréhender sa fabrique dans sa complexité, aigue dans le cas du Burkina Faso. A terme, la fertilisation croisée entre étudiant·es, doctorant·es et enseignant·es-chercheur·es, du Burkina et de Belgique, s’en trouve ainsi renforcée. Ce projet est mené en partenariat avec le docteur Emmanuel Wathelet de l’Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales (IHECS), les professeurs Soré et Balima de l’UJKZ et le professeur Leon Sampana de l’Université Nazi Boni. En novembre 2024, une première semaine d’échanges, à Ouagadougou, a permis non seulement d’introduire le projet auprès des autorités et ministères concernés mais aussi d’initier un premier terrain auprès des acteurs locaux de la sécurité locale et d’organiser un premier séminaire de recherche au cours duquel les trois doctorant.es ont exposé leur thématique de recherche et répondu aux questions et commentaires nourris des enseignants-chercheurs et étudiants réunis à l’occasion."
- Le renforcement des capacités de l’UJKZ dans la réalisation de recherches-actions avec les acteurs non-académiques dans le domaine de la sécurité ;
- La mise en place d’une dynamique de concertation - incluant la communication, l’apprentissage et l’analyse collectives - sur les questions sécuritaires ;
- Le renforcement des capacités de formation de l’UJKZ sur les enjeux liés aux questions sécuritaires au Burkina Faso (et dans la sous-région/à l’échelle régionale) ;
- La réalisation de trois thèses de doctorat.