Organisées par le CNCD-11.11.11 et ACODEV-Fédération, les Assises de la coopération se sont tenues les 11 et 12 septembre 2025, mobilisant les expert·es, les ONG et les acteurs·rices de la solidarité internationale pour analyser les grandes évolutions du contexte mondial, réaffirmer la place de la coopération internationale et tracer les pistes d’un monde juste et durable.
Lors de ces deux journées de réflexion, parmi la vingtaine d’oratrices et d’orateurs, plusieurs académiques ont été invités à prendre la parole. Olivier Corten, professeur de droit international à l’ULB, s’est exprimé sur la place du développement durable et de la solidarité internationale, dans un monde en plein basculement. Marek Hudon, professeur à la Solvay Brussels School of Economics and Management (ULB) a proposé un éclairage sur les enjeux commerciaux dans un contexte environnemental, fiscal et démocratique de plus en plus tendu.
Quant à Manu Klimis, professeur à l’UCLouvain et Kako Nubukpo, professeur à l'Université de Lomé au Togo, ils ont échangé de façon très complémentaires pour répondre à trois vastes questions : Quel modèle de développement pour garantir une prospérité durable et partagée ? Quel partenariat UE-Afrique pour le développement durable ? Comment adapter les politiques de coopération aux contextes de fragilité ?
Coordonnateur du PSP Refract, Manu Klimis a rappelé les enjeux d'actualité sur les états classés comme fragiles, en soulignant que si les approches stratégiques sont connues et que les engagements politiques fermes de la Belgique sont établis depuis 2013, les moyens de leur mise en œuvre font encore largement défaut. A l'instar des autres intervenant.es du jour, il a également souligné qu'investir dans la prévention des conflits, des crises sanitaires ou des catastrophes naturelles est infiniment plus rentable que leur gestion.
Ancien ministre togolais de l'économie et auteur de plusieurs ouvrages, Kako Nubukpo a quant à lui réalisé un diagnostic sur les enjeux du continent africain : des inégalités inter et intra nationales qui bouchent les perspectives des jeunes populations, une démographie explosive qui "rend vains les débats sur l'émigration", un écosystème planétaire qui ne pourrait souffrir que le continent - légitimement, s'industrialise, des financements de la coopération qui s'apparentent à une goutte d'eau dans la mer (ou l'amer) si les bénéfices d'exportation étaient rapatriés et assortis d'un système de taxation solide...un discours sans fard qui a pris la forme d'un vibrant plaidoyer pour l'autodétermination et la souveraineté du continent africain.
Les assises ont également travaillé en atelier autour d'une note de synthèse complète sur les questions de fragilité et de coopération au développement.
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