Au Katanga, suivre la trajectoire des biens culturels spoliés durant la colonisation et contribuer à leur réappropriation.

Vers la réappropriation psychosociale et la resocialisation par les communautés sources du Katanga des dépouilles d’anciens à rapatrier et des objets culturels à récupérer
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En RD Congo comme en Belgique, le passé colonial fait désormais partie des préoccupations politiques, en particulier depuis les commémorations des 50 ans d’indépendance en 2010.  La présence de dépouilles d’anciens Congolais dans des musées et universités belges a fait l’objet de vives critiques.

Ce projet se penche sur la question du retour en RD Congo des biens culturels et des dépouilles humaines africaines, pris pendant la période coloniale. Alors que certains de ces objets sont maintenant exposés dans des musées en Europe, d'autres ont été utilisés à des fins de recherche scientifique. Le projet suit la trajectoire de ces objets culturels spoliés durant la colonisation, de leur captation par des coloniaux belges jusqu’à leur réappropriation et resocialisation par les communautés locales au Katanga. 

Pour Laurent Licata (ULB) et D. Dibwe dia Mwembu (UNILU), "le projet vise à améliorer durablement la réappropriation psychosociale et la resocialisation des dépouilles et biens culturels spoliés pendant la colonisation, en particulier dans les communautés sources et les habitants de Lubumbashi. Il se déploie à travers une approche participative, incluant la sensibilisation historique, la compréhension des enjeux de restitution, et des actions de médiation culturelle. L'accent est mis sur la cocréation avec les communautés pour créer de nouvelles formes d'interprétation culturelle. L'objectif est de susciter une conscience sociale plus large sur ces questions, impliquant divers acteurs sociaux et mettant en avant l'importance de la dignité des communautés concernées. Le projet se concentre principalement sur deux communautés, les Tabwa et les BaYeke, regroupées au sein de la Fondation Katangaise. Les artistes et acteurs culturels locaux participeront également à l'appropriation du projet via des activités de médiation dans les communautés sources."

Ce projet comporte quatre axes de recherche :

  • (1) l'histoire de l'invention du concept de biens culturels par les colonisateurs, les transferts de ces biens de l'Afrique vers l'Europe, et l'impact sur les pratiques culturelles locales ;
  • (2) les perceptions, attitudes et attentes des habitants de Lubumbashi et des communautés d'origine concernant ces patrimoines,
  • (3) les pratiques artistiques et culturelles qui peuvent faciliter l'appropriation de ces questions par les membres des communautés locales et les habitants de Lubumbashi et
  • (4) la création de l'Observatoire des pratiques culturelles.
Principales activités
  • Études et recherches sur l’invention de la notion de bien culturel en contexte colonial ;
  • Enquêtes sur les mémoires collectives de la période coloniale et des représentations, attitudes et attentes relatives à la restitution des biens culturels et du rapatriement des dépouilles d’anciens spoliés durant la colonisation ;
  • Production, diffusion de contenus culturels et éducatifs ;
  • Création d’une plateforme d’expertise et de référence en RDC sur la question de la restitution.

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