Une micro-bioraffinerie pour créer des bio-intrants. Une étape importante pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Au Burkina Faso, entre 2020 et 2024, Pascal Gerbaux (UMONS) et Yvonne Bonzi Coulibaly (UJKZ) ont mené une recherche sur l’agriculture biologique et le maraîchage. Le projet a débouché sur la création d’une micro-bioraffinerie permettant la fabrication de bio-intrants remplaçant les pesticides et engrais.

Partout dans le monde et particulièrement en conditions tropicales caractérisées par une forte pression de maladies et de ravageurs, l’agriculture biologique connaîtrait un développement important si des intrants agricoles efficaces et compatibles avec ce mode d’agriculture devenaient disponibles à moindre coût. Ce constat a été la ligne directrice et le moteur du projet Bioraf-Ma, coordonné par deux équipes de chercheur·es de l’Université de Mons et de l’Université Joseph Ki-Zerbo, avec leurs partenaires de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE).

Après 4 années de recherche et de développement, ce projet permet aujourd’hui aux maraîchers et maraichères du Burkina Faso de remplacer les intrants synthétiques par des bio-intrants (BI), élaborés à partir de plantes locales, validés scientifiquement en laboratoire et fabriqués dans une micro-bioraffinerie, dont le projet a assuré la construction puis la formation des utilisateurs et utilisatrices. Ces bio-intrants ont pu être testés sur le site de maraîchage de La Saisonnière, une association ouagalaise regroupant plus de 80 femmes œuvrant pour le développement, à travers le maraîchage et l'agroécologie.

Pour Yvonne Bonzi, coordinatrice burkinabè du projet et professeur de chimie organique, le projet est parvenu à renforcer les capacités scientifiques de nombreux étudiants de l’UJKZ (le projet a formé 2 doctorants et 12 masters) mais aussi des producteurs et productrices investi·es dans le maraîchage biologique. « La thématique de notre projet répond aux besoins de notre société. Aujourd’hui, le fait de pouvoir fabriquer des bio-intrants soulignent la capacité de souveraineté du Burkina Faso », a-t-elle précisé.

A l’avenir, le développement de la production de bio-intrants de qualité est de nature, outre les impacts évidents sur la santé et l’environnement, à générer des revenus additionnels par la vente des surplus de récoltes ou de bio-intrants commercialisables.

Avec la mise sur le marché de pesticides biosourcés, le projet Bioraf-Ma constitue un pas décisif pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

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Visionnez le reportage vidéo réalisé par Yannick Bazemo et Jean Constant Kabore.

 

 

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